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Le blog de Maroudiji

Les grands enjeux de société et les idées qui en font la trame, avec humour, passion et gravité.

Il faut compter avec Dieu

Ce texte fait suite à 

Si Michel Onfray était plus conciliant…
Au-delà de la paraphrase -j’y reviendrai-, je change de registre le temps d’une mise au point. Ses amis essayent de le convaincre d’accepter la perche qu’ils lui tendent. Ils ont un plan avec un énorme potentiel de succès et qui consiste à imiter les spiritualistes hindous dans leur rapport avec les masses ignorantes. Celles-ci, comme partout ailleurs, ont un besoin indubitable de rites et de dévotion pour affronter la vie et l’au-delà. Le bouddhisme en est un exemple parmi d’autres. Mathieu Ricard, le fils de Jean-François Revel, démontre que c’est parfaitement possible. Spiritualiste avéré, doublé d’un esprit scientifique à la fine pointe des recherches en neurologie, il marie les deux traditions.


Quand Dieu est une récurrence
Sankara et DieuLe grand Sankara a également adopté cette façon de faire. Ayant réalisé que les castes inférieures ne peuvent pas s’élever par l’intellect, la philosophie (jnana) étant trop difficile pour eux, il a compris qu’il fallait utiliser la religion à son profit et non pas l’attaquer de front. En tout cas, tant que ces masses n’auront pas disparu par inadaptation aux nouvelles lois de l’humanité, l’élite devra composer pacifiquement avec elles. Il faut se rendre à l’évidence : nous avons tué Dieu ; dans certains pays, voire l’ex URSS et la Chine, les athées ont tué par millions de personnes pour leur foi ; nous avons inculqué à nos enfants un enseignement laïque, matérialiste, pour ne pas dire athée, mais nous devons reconnaître notre impuissance : les masses continuent à croire à des entités abstraites et spirituelles, les masses continuent à croire en Dieu.

La Volonté de puissance doit être mise en veilleuse et faire plus de place à la compassion. Cette idée est vieille comme le monde et a porté ses fruits. Les adeptes du monothéiste -je parle du peuple bien sûr- qui forme la majorité silencieuse de nos sociétés, entreront plus facilement dans notre jeu si nous cessons de les ridiculiser et de les marginaliser. C’est d’ailleurs ce qu’a très bien compris et a fait Darwin qui était aussi un croyant, du moins en façade, pour mieux imprégner ses semblables de ses idées révolutionnaires et matérialistes.

(Je rappelle que je suis en train d’imaginer les amis d’Onfray l’encourageant à rejoindre leur tribu païenne.)

Science, religion et croyance

Voilà donc la tactique qu’essayent de lui inculquer ses nombreux amis. Essayer de créer deux systèmes, utiles et respectables, en faisant de la science et de Dieu les faces d’une même pièce et d’avoir comme crédo : tous les chemins mènent à Rome. Il faut débarrasser la religion de ses erreurs les plus flagrantes grâce aux réformes que l’Église est tout à fait disposé à entreprendre, du moment qu’on ne lui dicte pas sa conduite et qu’elle ne se sente pas manipuler. D’ailleurs la science fait de même; régulièrement, elle remet à jour ses connaissances et élimine ses erreurs, contrainte et forcée, il va de soi.

Max Plack, les préjugés et la croyance

Il faut se rendre à l’évidence, le peuple ne peut pas assimiler la complexité scientifique, et cela même si on la lui explique en long et en large. Cela ne l’empêche pas de l’apprécier et d’y placer toute sa foi, fasciné qu’il est  par ses prouesses et ses promesses, telle l’éradication des maladies. La découverte toute récente d’un vaccin pour endiguer l’Ébola ou les greffes, comme on vient de le voir aux infos pour un enfant à qui on a cousu deux mains qu’il n’avait plus, sont des exemples criants et sources d’espérance pour le peuple.

Cette tactique est de loin plus positive que le bras de fer qu’engagent les athées avec les religieux tout en proclamant haut et fort leur nihilisme. Alors qu’au fond, athées, bouddhistes et monothéistes partagent le même but ontologique : le monisme, qu’ils le sachent ou pas, et celui-ci se distingue mal de l’athéisme.

Un dessin animé à la Walt Disney en guise d’histoire
 L'origine de la vie Walt disneyMa plaisanterie achevée, retour à notre cellule primitive. Elle contient donc de la chlorophylle, elle sait nager et se nourrir naturellement, toute seule, comme une grande, sans parents pour lui montrer comment se débrouiller. Et ce n’est pas chose aisée. Heureusement, nous apprennent philosophes et scientifiques, qu’elle a anticipé la difficulté ; elle a développé un système pour chercher de l’eau et en trouver dans le sol, et cela pour parer à des conditions futures durant son exploration de la planète encore à l’état brut. Le hasard fait bien les choses. Je ne veux pas parler de miracle, le mot renferme encore trop de connotations religieuses, pourtant cette intuition est remarquable pour plus d’un aspect.

la cellule originelle BDSa créativité ne s’arrête pas là : elle invente mutatis mutandis des cellules qui s’allongent et rentrent dans la terre. Ce faisant, elle met au point un système racinaire qui lui permet de prendre possession du continent, avec ses sœurs devenues innombrables. Et voilà qu’un grand bouleversement de paradigme s’opère : ensemble, elles forment un troupeau et quittent stratégiquement, (comme dirait Pascal Picq), l’eau pour parvenir sur la terre ferme ! C’est ni plus ni moins une révolution atomique. Là, elles apprendront à y vivre : les plus débrouillardes s’adapteront, les autres disparaîtront. Voilà, entre parenthèses, comment on arrivera à créer l’homme nouveau à partir de robots intelligents. Ces robots sont déjà capables d’aller à des millions de kilomètres de la terre. Viendra nécessairement le moment, à l’instar de ces cellules primitives, où ils sentiront le besoin de grandir par eux-mêmes et de continuer l’exploration du vivant sur des planètes hostiles à l’homme actuel. Fermer la parenthèse.

Après que les premières cellules se soient  organisés et ont quitté le milieu marin pour aller explorer la terre ferme et s’y installer, c’est un nouveau défi qui s’offre à eux. Ils s’y sont adaptés en rampant, puis ont développé des pattes sous leur corps pour mieux évoluer. Une fois ce développement effectué avec succès, les plantes inventent, pour survivre, le bois qui permet de faire monter les liquides du sol. Prix Nobel pour une plante ingénieuseNe faudrait-il pas leur donner le prix Nobel pour une telle invention ? Ce phénomène de développement de la matière reste en travers de la gorge des créationnistes. Ils ne peuvent pas accepter que la matière soit assez intelligente d’elle-même pour produire ce résultat. Pour eux, seule une intelligence supérieure et abstraite, le Dieu des Évangiles, a pu échafauder un tel plan (design), alors que pour nous, athées, qui sommes pourvus d’un esprit scientifique, du moins qui l’avons favorisé, la chose coule de source : il n’y a ni bien ni mal, ni dieux ni anges, juste une force en action vers la vie et l’expansion du vivant.

La belle histoire de l'homme

« Et ils prétendent que la nuit c’est le jour, que la lumière est
proche quand les ténèbres sont là! » (Job 17-12)

Big bang et le chaos: art -maroudijiBref, c’est ainsi que, merveille des merveilles du cosmos, de la puce aux planètes, du brin d’herbe à la galaxie, tout provient de cette nébuleuse protostellaire sollicitée par l’explosion du Big Bang. L’onde de choc entraîne à son tour les réactions en chaîne qui ont donné par hasard naissance au soleil et à l’exquise femme qui fait le bonheur des mâles et qui enfanta de si beaux enfants. Donc, je vous le redis plutôt deux qu’une, « nous descendons des algues dont descendra le singe duquel descendra l’homme. » Nous avons là la véritable histoire de l’humanité. Des scientifiques notoires tels que Pascal Picq et Yves Coppens l’ont très bien racontée sous divers formats, notamment le cinéma.* Tout ça est arrivé par accident, sans à priori, sans intelligence. On peut le dire sans complexe : le hasard fait bien les choses. Vous pouvez lire la description de ce miracle plus en détails page 408 de mon livre où je parle d’astronomie avec les yeux de l’astrophysicien Jean-claude Luminet.

Voilà, c’en est assez ! Si après cette lecture sur le bluff des athées le lecteur ne comprend toujours pas où je veux en venir, s’il n’a pas retiré le bandeau de ses yeux pour constater que l’enseignement sur l’histoire de l’homme tel qu’on nous l’enseigne ne vaut pas un fétu, que ce raisonnement soi-disant logique et scientifique sur nos origines simiesque et animale est de l’enfantillage à l’image d’un dessin animé à la Walt Disney, s’il n’entend rien au fait qu’on lave le cerveau à nos enfants avec ces théories abracadabrantes en guise de savoir, c’est qu’à défaut d’être bouché à l’émeri, il préfère se perdre dans les espaces. La chute de l’humanité n’en sera que plus rude.


* Onfray demeure discret sur les Celtes, mais il est vrai qu’il a pu en parler sans que je le note. Voici un spécialiste que nous avons déjà cité plus haut sur ce phénomène que sont les Celtes : « Cependant, de nos jours, d’autres formes de communication diffusent, avec une puissance bien plus supérieures, l’image des Celtes : ce sont la littérature, le cinéma, la télévision et tous les nouveaux supports médiatiques. »
 

Il faut compter avec Dieu
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