27 Avril 2011
Un beau livre d’images qui témoigne de la grande misère d’un peuple qu’on a oublié lorsque les Russes les ont laissés tomber.
Extrait
« J’ai faim, je n’en peux plus d’avoir faim. Cette phrase, un milliard d’êtres humains la pensent chaque matin et chaque soir, beaucoup d’entre eux n’ont même plus la force de la prononcer.
Un milliard d’hommes, de femmes et d’enfants crèvent de faim et de soif.
Combien de sommets internationaux, combien de promesses non tenues? Barbarie passive.
Combien de dictateurs intouchables affament les populations civiles en toute impunité? Barbarie active. »
Il est terrible
le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
Jacques Prévert La grasse matinée